Il y a encore peu, les robots appartenaient à la science-fiction. Aujourd’hui, ils entrent dans nos foyers, s’installent dans nos gestes quotidiens, et redéfinissent ce que “faire” veut dire.
Aux États-Unis, plusieurs entreprises de robotique annoncent la commercialisation prochaine de robots domestiques capables de réaliser les tâches ménagères : certaines études estiment que près de 39 % de nos tâches quotidiennes pourraient être automatisées d’ici dix ans (World Economic Forum).
En Chine, des chercheurs de la société EctoLife expérimentent un projet de robot-mère porteuse, un prototype d’utérus artificiel capable de faire grandir un fœtus et d’en simuler la naissance (The Jerusalem Post).
Et du côté de la recherche occidentale, Stanford University explore le développement de robots “aidants” pour la maison, destinés à accompagner les personnes âgées ou en perte d’autonomie, grâce à une robotique souple et adaptative (Stanford News).
La matière s’anime, et l’humain observe parfois ébloui, parfois inquiet.
L’alchimie de la délégation
Nous vivons une ère où la promesse de la technologie est la libération du temps. Un temps que l’on gagne, mais que l’on ne sait plus toujours habiter.
Ce que nous confions à la machine, nous le retirons de notre quotidien : la contrainte, certes, mais aussi le geste, la lenteur, la répétition, ces micro-rites qui nous reliaient à la matière.
Cette alchimie-là est subtile : plus la technologie nous assiste, plus elle nous éloigne de la texture du réel.
L’humain au centre ?
Et pendant que la robotique avance, d’autres courants émergent : le slow life, le retour à la nature, le besoin d’ancrage. Comme si, face à la vitesse et à l’artificialisation du monde, notre instinct cherchait un contrepoids.
Alors où plaçons-nous le curseur ? Que restera-t-il du geste humain dans un monde où tout se fait “pour nous” ? Nos enfants connaîtront-ils encore la joie de “faire”, de rater, d’apprendre, de sentir ?
Ou vivront-ils dans un univers parfaitement automatisé, où l’expérience se consomme plus qu’elle ne se vit ?
Vers une nouvelle alchimie du vivant
Chez Alchimy, nous observons cette tension avec curiosité et humilité. Nous croyons que l’avenir ne se jouera pas dans le “tout-robot” ou le “retour en arrière”, mais dans la capacité à réconcilier la matière et le sens, la technologie et la conscience, le progrès et la lenteur.
Le véritable défi n’est pas d’inventer des machines toujours plus performantes : c’est de préserver ce qui fait de nous des êtres sensibles, capables d’émerveillement, de présence, d’intuition.
C’est peut-être là, la prochaine grande transformation : non pas celle des robots, mais celle de notre rapport au vivant.